homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 1 octobre 2011
Heureux les invités au repas du Seigneur
Textes bibliques : Lire
L’évangile de ce dimanche nous présente un roi qui célébrait noces de son fils. Ce roi, c’est Dieu. Il invite l’humanité entière à la noce de son Fils Jésus. Envoyé par le Père, Jésus a épousé notre humanité par son incarnation. Et le Père veut absolument que tous s’en bénéficient et s’en réjouissent. C’est donc toute l’humanité que Dieu veut rassembler auprès de lui. La fête de Toussaint va nous y faire penser très fort. La joie de Dieu n’est pas réservée à une élite. Elle n’est pas offerte à ceux et celles qui en seraient dignes. Elle est pour tous. Les paroles de Jésus sont très claires : “Allez donc à la croisée des chemins ; tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noces.”
La mission de l’Eglise, notre mission à tous, c’est d’être les messagers de cette invitation. Il faut absolument que tous les habitants du monde entier entendent prononcer le nom de Jésus. Ils doivent aussi savoir que ce nom signifie “le Seigneur sauve”. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de cette bonne nouvelle et de l’espérance qui nous anime. C’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie son Esprit Saint. Nous ne pouvons pas être disciples du Christ sans être missionnaires. C’est toute notre vie qui doit contribuer à l’annonce de Jésus.
Voilà donc cette invitation à la fête. Mais l’évangile nous montre l’obstination des chefs religieux qui se sont éloignés de la bonne nouvelle. Nous sommes surpris et même choqués devant l’attitude désinvolte des invités de cette parabole. On leur propose quelque chose d’extraordinaire qui va transformer leur vie ; or voilà qu’ils n’ont pas le temps, ils sont débordés de travail, accablés de soucis. Pire, ils se retournent contre les messagers porteurs de cette bonne nouvelle qui insistent et ils les maltraitent sauvagement. C’est une allusion à tous les martyrs de tous les temps, les prophètes de l’Ancien Testament mais aussi tous ceux de l’histoire de l’Eglise.
Nous aussi, nous trouvons facilement des excuses pour ne pas répondre à l’invitation du Seigneur. Je n’ai pas le temps de prier ni d’aller à la messe d’aller à la messe parce que j’ai trop de travail ou encore parce que j’ai des invités. On oublie alors que l’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. C’est vraiment le rendez-vous le plus important de la semaine. Le Christ est là ; il rejoint les communautés chrétiennes réunies en son nom. Il vient nous redire l’amour passionné de Dieu pour tous les hommes. Malheureusement, beaucoup préfèrent être tranquillement installés chez eux et éviter tout ce qui dérange leur tranquillité.
Bien sûr, Jésus ne force personne à venir à ses noces. Mais il poursuit inlassablement son invitation. Il ne peut pas se résigner à nous voir malheureux loin de lui. Dieu est amour. Il ne peut pas ne pas aimer. Or un amoureux utilise souvent la jalousie pour réveiller l’amour endormi. C’est ainsi que Dieu va proposer son amour aux autres peuples. Ces derniers viendront de tous les pays car Dieu ne peut pas rester sans aimer. A travers le monde, les missionnaires de l’Evangile vont annoncer à tous les peuples que Dieu les aime. Ces invitations doivent être adressées en priorité à ceux qui en ont le plus de besoin, les pauvres, les malades, les prisonniers, les rejetés. Ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Notre Eglise doit être perçue comme l’Eglise de tous. Sa mission, notre mission, c’est de témoigner de l’amour universel de Dieu qui invite tous les hommes sans faire de différence.
Cet appel du Seigneur se concrétise tout spécialement chaque dimanche. L’Eucharistie est ce repas de noces auquel nous sommes tous invités. Jésus est là pour approfondir notre alliance avec lui. Toute la Bible nous montre Dieu s’adressant aux hommes en termes d’amour et d’alliance. C’est comme un feu que rien ne peut arrêter. Quand on est ainsi passionné, on en arrive à des attitudes extrêmes. Aucune religion n’aurait pu imaginer une telle folie. Et la plus grande folie de l’Amour, c’est que Dieu a envoyé son Fils unique parmi les hommes. En mourant sur la croix, Jésus a offert à tous les hommes la possibilité de répondre à son amour et d’entrer dans cette alliance offerte à toute l’humanité.
La deuxième partie de l’évangile nous montre le rassemblement dans la salle des noces. Nous assistons à l’entrée du Roi. Et là, il y a un problème. L’un des convives n’a pas son vêtement de noces. Alors on se pose la question : Comment reprocher à un homme que l’on a ramassé sur la route de ne pas avoir son vêtement nuptial ? Si Jésus a ajouté cette exagération, c’est qu’il a un message important à nous transmettre. Jésus vient en effet nous rappeler que nous devons nous habiller du justice, porter des fruits de droiture. Porter le vêtement de noces, c’est être converti, c’est se changer le cœur comme on change de vêtement. Il s’agit d’accueillir l’appel du Seigneur dans la foi, la reconnaissance et l’amour. Dans sa lettre aux Galates, saint Paul nous invite tous à revêtir le Christ.
En ce jour, nous te prions Seigneur : Toi qui nous invites tous à la fête, donne-nous de répondre avec joie. Fais de nous des messagers de ton invitation auprès de tous ceux que nous rencontrerons sur notre route. Toi notre chemin, viens guider nos pas vers ton Royaume. Amen
Proposition du diocèse de Nouméa pour une ADAP (à personnaliser) : Lire ici
quel sont les invites au repas du seigneur
tous
je suis contre ces monstres qui s’en prennent aux etre sans defense que sont les gay
quand y aura t-il un regard d’amour de respect et de fraternité
au regard de l’autre
je crois en un dieu de tout humanité
en un dieu amour
si mes propos vous ont choqué mon pere
mais cela vient du coeur
comment etre chretien si on prone la haine
tout cela est incompatible
Père, je continue à lire vos commentaires, mais puisqu’il y a eu une nouvelle équipe sacerdotale dans la paroisse, j’ai de moins en moins l’occasion de commenter la Parole de Dieu. Continuez à m’envoyer vos commentaires pour ma méditation personnelle! Merci. François Beauchesne
28ème dimanche – Année A – 9 octobre 2011 – Evangile de Matthieu 22, 1-14
TOUT EST PRÊT : VENEZ AU BANQUET
Parvenu à Jérusalem au moment où des foules innombrables y montent pour la fête de la Pâque, Jésus, posté sur l’esplanade du temple, enseigne son Evangile. Il ne se heurte ni aux Romains païens ni aux Juifs pécheurs ; ce sont les grands prêtres et les pharisiens qui lui en veulent de plus en plus. Sans éclat de colère mais avec audace et détermination, il leur réplique par 4 paraboles :
21, 28-32 : Les 2 fils : Vous dites oui à Dieu mais en fait vous ne faites pas ce qu’il exige.
21, 33-41 : Les vignerons homicides : Dieu vous a confié sa vigne mais vous ne faites rien pour qu’elle porte des fruits de droit et de justice et vous rejetez même les envoyés de Dieu.
21, 42-44 : La pierre : Jésus s’affirme comme la pierre, rejetée par les bâtisseurs mais devenant pierre de fondation du Royaume..
Et Matthieu conclut ce texte comme ceci :
« En entendant ses paraboles, les grands prêtres et les pharisiens comprirent que c’était d’eux qu’il parlait. Ils cherchaient à l’arrêter mais ils eurent peur des foules car elles le tenaient pour un prophète ».
En dépit des menaces et du danger, Jésus poursuit par une 4ème histoire.
DIEU INVITE AU FESTIN
Et Jésus se remit à leur parler en paraboles :
« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils…. »
Au début de son histoire, le peuple d’Israël vénérait son Dieu YHWH comme un Législateur qui lui avait donné la Loi la plus parfaite (le décalogue) ; il avait horreur des peuples voisins où le culte pour la divinité se célébrait souvent dans des actes de prostitution sacrée et dérapait dans des orgies. Mais un jour le prophète Osée, à partir de sa malheureuse expérience de mari trompé, révéla que la relation entre YHWH et son peuple était bien un amour conjugal, une « Alliance » ! YHWH était l’Epoux d’une communauté qui lui était souvent infidèle mais qu’il continuait d’aimer profondément. L’interprétation du psaume 45 présenta le Messie lui-même comme l’Epoux. On commença donc à enseigner que le péché, bien plus qu’une infraction à une règle, était un adultère, une prostitution ! La foi était bien comme un amour entre époux : élan d’unité, accomplissement dans le don de soi et l’accueil de l’autre.
Tous les prophètes, même Moïse le plus grand d’entre eux, ne se présentèrent jamais que comme des envoyés de Dieu (de même plus tard Mohammed dans l’Islam). Mais – chose tout à fait inouïe – Jésus de Nazareth osa s’affirmer comme l’époux. Ainsi, lors du festin chez Matthieu, à certains qui pratiquaient une ascèse rigoureuse et des privations, Jésus répondit : « Les invités à la noce peuvent-ils être en deuil lorsque l’Epoux est avec eux ? » (9, 15). De même, ici dans notre parabole, Jésus affirme que Dieu l’envoie, comme SON FILS, pour réaliser cette « noce » de Dieu. En lui Dieu et humanité sont unis.
SCANDALE : ON REFUSE L’INVITATION
Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : « Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce ».
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Selon l’usage, quand on organisait un grand banquet, on lançait d’abord des invitations aux personnes choisies afin qu’elles aient le temps de s’y préparer ; puis, le moment venu, des envoyés les prévenaient qu’elles pouvaient venir. Or voilà le drame : « les invités » (donc des gens qui savent l’enjeu !) déclinent l’appel : ils ont autre chose à faire ! Pire : furieux, ils molestent, frappent et tuent certains envoyés de Dieu !
Quelle fierté d’avoir, un jour, le privilège d’être invité au mariage d’un prince………mais on refuse avec colère la joie de l’union avec Dieu !!!
Le roi se mit en colère : il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville.
Matthieu rédige son évangile dans les années 80 alors que les survivants restent traumatisés par la terrible tragédie de l’an 70 lorsque les Romains écrasèrent la révolte juive, détruisirent Jérusalem et incendièrent le temple. On n’avait pas écouté Jésus qui proclamait la béatitude des pauvres, des doux, des artisans de paix ; on avait préféré sauver Barabbas, le résistant armé, en abandonnant Jésus à la mort ; on avait opté pour la violence et la guerre. Maintenant tout s’était effondré dans les flammes d’un désastre absolu.
Aussi les premiers chrétiens se rappelèrent l’enseignement de Jésus : « Tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée » (26, 52). Ce n’est pas Dieu qui avait châtié : les hommes eux-mêmes fixent leur avenir.
TOUS DOIVENT ETRE ENSEMBLE
Alors il dit à ses serviteurs : « Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce ».
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Matthieu et ses lecteurs constatent que l’invitation de Dieu ne peut échouer : refusée par certains, elle est adressée à d’autres. Pierre et Jean, Paul et Barnabé et tant d’autres (juifs eux aussi) circulent partout, courent d’Alexandrie à Corinthe, d’Ephèse à Rome et si, dans ces villes également, l’opposition est farouche, si des apôtres succombent aux persécutions, le message passe, des gens de tous milieux se convertissent. La Bonne Nouvelle se répand dans toutes les langues, chez les dockers comme dans les écoles de philosophie : JESUS A DONNE SA VIE POUR SON EPOUSE, L’EGLISE DE LA FOI. Il n’y a plus de racisme, de privilège ethnique, de performance morale…Il suffit de croire : Il nous aimés jusqu’à mourir pour nous.
Et évidemment le repas des noces de Jésus vivant et de sa communauté, c’est l’EUCHARISTIE !!
Tous sont invités. Dieu veut remplir la salle.
MAIS LE SALUT N’EST PAS AUTOMATIQUE
Le roi entra pour voir les convives.
Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce et lui dit : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? ». L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : « Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ».
On retrouve la leçon des paraboles du Royaume au chapitre 13. Dans le champ, blé et ivraie poussent ensemble mais, au temps de la moisson, Dieu discernera les deux et brûlera l’ivraie (13, 30). Sur la mer, le filet des pêcheurs rapporte toutes sortes de poissons mais, sur le rivage, à la fin, il y aura un tri et les mauvais seront séparés d’avec les justes.(13, 49)
Aujourd’hui encore, les envoyés de Dieu parcourent le monde et ils lancent l’invitation solennelle et gracieuse: « Tout est prêt : venez au banquet ». Les plus souillés par leurs errements, les plus abîmés par leurs ordures peuvent répondre et rejoindre l’assemblée : nulle condition préalable n’est exigée. Au baptême, on revêtait le converti d’un beau vêtement blanc.
Mais évidemment à l’appel de la grâce doit correspondre un élan de l’homme. Si l’épiphanie de l’amour absolu est la croix, l’invité doit, lui aussi, « porter sa croix et suivre Jésus ». L’Evangile est don pour que le croyant devienne lui-même don. Lorsque Dieu, à la fin, l’interpellera sur son état, le croyant ne trouvera nulle excuse. Mystère de ce « dehors », de « ces ténèbres », de ces horribles grincements de dents, symboles de la torture du remords, de la conscience que l’on a raté son appel, que l’on n’a pas essayé d’aimer. Et qu’il est trop tard !
PAS DE JANSENISME
Et Matthieu termine par une petite phrase qu’il est seul à dire et qui lui a donné une réputation de dureté :
« Certes la multitude des hommes est appelée mais les élus sont peu nombreux ».
« Massa damnata » ! La multitude serait condamnée à l’enfer !??? A partir de ce verset, certains ont hélas développé une conception du christianisme rigide, intransigeante, basée sur la peur et cause de beaucoup d’épouvante et de névroses. Jansénisme, dit-on.
Que veut dire Matthieu ? En insistant sur la nécessité d’une foi active, en redisant la dureté de l’engagement chrétien, en désignant l’incrédulité foncière de certains qui se disent croyants et ne le sont pas en fait (même dans le haut clergé !!), ces 4 paraboles et leur finale dénoncent la perversité d’une fausse religion, rituelle mais aveugle, bien pensante mais inactive. L’enjeu est extrêmement grave.
Elles révèlent l’identité réelle de ce Jésus que certains veulent sans cesse ramener au rang des héros et des prophètes.
Elles nous gonflent d’enthousiasme pour travailler d’arrache-pied et d’arrache-cœur à la Vigne de Dieu.
Elles nous rendent fiers et heureux d’être des invité(e)s au banquet des Noces de l’Agneau.
Elles nous empêchent d’oublier que l’honneur de la vocation ne se garde que dans l’obéissance et la lutte.
Elles nous poussent à répercuter l’appel afin que la salle du festin soit remplie.
Raphaël D
L’Espérance ! – 28ème Dim. Ord.
Nous sommes dans un monde « déboussolé » C’est le cri de pas mal de gens. L’histoire de France et du monde a pu l’entendre à bien des reprises. Il est vrai qu’à l’heure actuelle les conditions économiques désastreuses, les épidémies et catastrophes naturelles sont nombreuses. Jamais, dit-on, on a vu autant de jeunes et même d’enfants recourir au suicide. La mort serait-elle un objectif valable pour éliminer la souffrance cause de telles actions ? Qui ne connaît pas la souffrance avec le départ d’êtres chers, parfois bien jeunes, parfois disparus dans des conditions éprouvantes, et pour eux, et ceux et celles qui les ont aimés ?
La mort ! Il faut bien en parler. Elle atteint toute vie humaine un jour ou l’autre. Serait-elle retour au néant ? N’y aurait-il aucune fenêtre ouverte sur une autre vie, continuée autrement, vie nouvelle en un monde nouveau ?
Chrétiens, nous le croyons fermement grâce à Jésus Christ ! Sur une croix il a donné volontairement sa vie par amour de tous. Sa résurrection est réalité et vérité qui ne doit pas nous boucher les yeux. L’espérance de cette vie doit habiter nos cœurs. Elle est condition d’un sain équilibre, fortifie le désir de vivre, à tout âge et dans toutes situations.
« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance » Cette phrase bien connue de Charles PEGUY, dans un texte bon à découvrir, accroche l’espérance à Dieu, créateur de l’humanité dont nous sommes. Celle-ci doit cependant obéir à des lois de vie qui sont loi d’amour pour entrer au Royaume de Dieu. La liturgie de ce jour reflète la valeur humano-divine de l’espérance.
La 1ère lecture du prophète Isaïe, en images, précise l’avenir de l’humanité : « ce jour là, le Seigneur Dieu de l’univers préparera – pour tous les peuples – sur sa montagne » (demeure de Dieu) un magnifique festin, enlèvera le deuil et « le linceul qui couvrait toutes les nations ». « Il détruira la mort pour toujours » On dira : « en lui nous espérions et il nous a sauvés ; exultons, réjouissons-nous, il nous a sauvés »
Comment mieux décrire la joie éternelle d’être ensemble et d’être unis dans l’amour ?
C’est pour signifier cette joie du monde futur que le Psaume 22 nous a fait chanter : « Près de toi, Seigneur, sans fin nous vivrons ». Il est « mon berger » ; « me fait revivre » ; « je traverse les ravins de la mort » ; « j’habiterai la maison du Seigneur pour la suite de mes jours », c’est-à-dire pour toujours !
Dans l’Evangile (Matthieu 22, 1-14) Jésus lui-même, dans une parabole, reprend celle d’Isaïe. « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célèbre les noces de son fils ». Il envoie ses serviteurs pour faire participer des invités au repas de noces, « tout est prêt ». Ils refusent de venir : « l’un (va) à son champ, l’autre à son commerce ». Les richesses de ce monde passent en premier. Les serviteurs sont mal reçus « d’autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent ». Il n’est pas toujours bon de vouloir le bien et de l’exprimer ! Le roi envoie ses troupes, fait périr les meurtriers et brûle leur ville. Le banquet est là ! Il envoie ses serviteurs sur tous les chemins : « tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons s’y rassemblèrent et la salle fut remplie de convives »
Pour le bonheur de l’humanité, Dieu a prévu les noces de son Fils. La noce sera celle de l’Amour … mais il faut attendre le Jour des noces. Auparavant une marche est demandée.
Pour cette marche St Paul (2ème lecture) a su se priver, souffrir, « tout supporter avec celui qui me donne la force » Il a proclamé l’espérance avec joie et constance. Citons : « c’est pour notre espérance, la résurrection des morts que je suis mis en jugement » (devant le Sanhédrin à Jérusalem – Actes 23, 6)
Prions Marie de nous obtenir l’espérance à nous « pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort »
Comme à Marthe et Marie au moment de redonner vie à son ami Lazare Jésus nous dit :
« Je suis la résurrection. Qui croit en moi, fut-il mort, vivra » (Jean 11, 25-2)
28e dimanche dans l’année A
Les coutumes voulaient, lors des grands mariages orientaux, qu’on avertisse les invités longtemps à l’avance, puis, le jour venu, que l’on envoie des serviteurs les appeler. Ainsi fait le roi de la parabole que nous venons d’entendre. Or, voici que les invités refusent de répondre à l’appel du Roi, rejetant, et plus, ils insultent ou même tuent ses messagers. Quelle violence insensée ! Le roi, c’est Dieu. Dieu invite chacun au banquet des noces : « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux. » (Première lecture) Chaque homme est appelé à son intimité. « Moïse … ainsi qu’Aaron, Nadav et Avihou, et soixante-dix des anciens d’Israël… virent le Dieu d’Israël et sous ses pieds, c’était comme une sorte de pavement de lazulite, d’une limpidité semblable au fond du ciel… Ils contemplèrent Dieu, ils mangèrent et ils burent » (Exode 24.)
Le roi envoie alors ses serviteurs à la rencontre des pauvres. Quelle a été la réaction de ces « pauvres, estropiés, aveugles et boiteux » (Luc 14, 21) quand ils apprennent qu’ils sont invités au palais royal pour la grande fête des noces : la surprise, l’incompréhension, l’étonnement ? Peut-être l’incrédulité chez d’aucun car les pauvres ne sont jamais invités chez les riches et ils ne peuvent même pas se nourrir de ce qui tombe de leur table comme Lazare (Luc 16, 21). Mais n’est-ce pas plutôt l’émerveillement qui domine : Qui est semblable à notre Dieu ? « De la poussière il relève le faible, du fumier il retire le pauvre pour l’asseoir en compagnie des princes » (Psaume 112,7-8) La Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres … Pensons à l’effarement de Pierre : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Luc 5, 8). Songeons à l’étonnement de la Samaritaine : « Comment ! toi qui est juif tu me demandes à boire, à moi qui suis une samaritaine ? « (Jean 4, 9) Revivons la surprise de Jean Baptiste : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé, et toi, tu viens à moi ! » (Matthieu 3, 14) Rappelons-nous la joie de Lévi et de Zachée qui accueillent chez eux celui qui « n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs » (Mt 9, 12), « qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc 19, 10).
On ne peut qu’avoir le cœur revêtu d’émerveillement devant l’Amour immérité de Dieu qui est et reste incompréhensible? Il m’a fait miséricorde à moi, le dernier des pécheurs ! « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il ma fait ? » (Psaume 116, 12) « Tu as changé mon deuil en une danse ! » Psaume 30, 12).
« Je puis tout en celui qui me rend fort » (2e lecture). Désormais aucune peur ne doit nous arrêter, car Jésus, nous rend forts en nous donnant son Esprit Saint. « Il nous fait traverser les ravins de la mort », chantait le psaume d’aujourd’hui. Mais, ajoute saint Matthieu, il faut avoir revêtu la robe nuptiale, celle qui se tisse avec l’amour pour Dieu : « Soyons dans la joie, exultons, rendons-lui gloire, car voici les noces de l’Agneau. Son épouse a revêtu ses parures, Dieu lui a donné un vêtement en fin tissu de lin, pur et resplendissant, qui est la sainteté des justes. » (Apocalypse 19).
L’ habit des noces, le vêtement de fête, c’est entrer dans la joie et l’émerveillement d’une telle invitation. Heureux les invités au repas du Seigneur. Prions le Seigneur, pour qu’il donne à son Eglise, à notre communauté, d’être dans le monde, un signe visible de cette joie, qui veut se donner et être offerte à tous.
MERCI POUR CES COMMENTAIRES ET NOUS RAPPELER NOTRE JUSTE VOCATION, “ETRE CELUI QUI INDIQUE LA VOIE DU SGR”.
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